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L’INVITE: 3 Questions à Karl MIVILLE DE CHÊNE, MBA, Expert en développement Commerce extérieur, Directeur associé du Cabinet contacts Monde.

« Le commerce extérieur du Canada s’est non seulement remis des impacts immédiats de la Covid-19, mais s’est également positionné de manière stratégique pour une croissance future..»

1-Comment se porte le commerce extérieur au Canada après la Covid-19?

Le commerce extérieur du Canada a montré une résilience et une capacité d’adaptation remarquables dans le contexte post-Covid-19, reflétant les défis et les opportunités auxquels le pays a été confronté. La pandémie a provoqué des perturbations sans précédent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, impactant initialement les exportations et les importations canadiennes. Cependant, le Canada a rapidement rebondi grâce à une série de mesures stratégiques et à la diversification de ses marchés d’exportation.

L’une des clés de la reprise a été l’accent mis sur le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et sur les énergies renouvelables. Ces secteurs ont connu une croissance exponentielle, stimulée par une demande mondiale accrue pour des solutions durables et numériques. Le Canada, riche en ressources naturelles, a également vu une augmentation de ses exportations de matières premières, notamment dans le secteur minier et le secteur forestier, profitant de la hausse des prix mondiaux.

« Le gouvernement canadien a également joué un rôle crucial en soutenant les petites et moyennes entreprises (PME) à travers des programmes d’aide financière et des initiatives visant à faciliter l’accès aux marchés internationaux. Ces efforts ont été complétés par des accords commerciaux stratégiques, tels que l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne, qui ont ouvert de nouvelles voies pour le commerce et l’investissement. »

En outre, le Canada a mis en place des mesures pour renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement et réduire la dépendance à des fournisseurs uniques, en particulier dans des secteurs critiques comme les semi-conducteurs et les équipements médicaux. Cela a impliqué une plus grande collaboration avec des partenaires commerciaux clés et l’exploration de nouvelles opportunités de marché dans des régions diversifiées, notamment en Asie et dans l’Union européenne.

En conclusion, le commerce extérieur du Canada s’est non seulement remis des impacts immédiats de la Covid-19, mais s’est également positionné de manière stratégique pour une croissance future. Les investissements dans la technologie, la durabilité et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales sont des éléments clés qui continueront à façonner l’avenir du commerce extérieur canadien.

2- Dans un tel contexte de relance économique, comment envisagez-vous les partenariats entre l’Afrique et le Canada ?

Les relations économiques entre l’Afrique et le Canada après la COVID-19 reflètent une trajectoire positive et prometteuse, marquée par un renforcement des liens commerciaux et d’investissement. Dans le contexte post-pandémique, ces relations se sont adaptées et ont évolué, soulignant l’importance de la diversification économique, de l’innovation et du développement durable.

L’Afrique, avec sa population jeune et croissante, son abondance de ressources naturelles et son marché émergent de consommateurs, offre d’importantes opportunités pour le Canada, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie renouvelable, de l’éducation et des technologies. Le Canada, reconnu pour son expertise dans ces domaines, ainsi que dans les infrastructures et les services financiers, est bien positionné pour répondre à ces besoins, favorisant ainsi un partenariat mutuellement bénéfique.

Un aspect notable de ces relations économiques post-COVID est l’accent mis sur le développement durable et l’investissement responsable. Le Canada a été un acteur clé dans le soutien aux initiatives africaines visant à promouvoir l’énergie verte et à lutter contre les effets du changement climatique. Par exemple, le soutien à des projets d’énergie solaire et éolienne en Afrique sub-saharienne illustre l’engagement du Canada envers les énergies renouvelables et le développement durable.

L’investissement direct étranger (IDE) du Canada en Afrique a également connu une croissance, ciblant les secteurs clés comme les mines, l’agroalimentaire et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces investissements sont souvent accompagnés d’initiatives visant à améliorer la formation professionnelle et l’entrepreneuriat local, contribuant ainsi au développement économique et à la création d’emplois en Afrique.

Les accords commerciaux bilatéraux et les forums économiques internationaux ont facilité ces échanges, offrant une plateforme pour le dialogue et la coopération. Cependant, pour maximiser le potentiel de ces relations, il est crucial de surmonter les défis tels que les barrières tarifaires, la stabilité politique et les infrastructures inadéquates.

En conclusion, les relations économiques entre l’Afrique et le Canada post-COVID sont sur une voie prometteuse, avec un fort potentiel de croissance mutuelle. En continuant à se concentrer sur le développement durable, l’innovation et un partenariat équitable, ces liens peuvent se renforcer davantage, contribuant à une prospérité partagée entre l’Afrique et le Canada

3-Vous êtes certainement au courant des reformes qui se multiplient ces dernières années au niveau du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux du Canada pour améliorer la politique d’immigration. Qu’en pensez-vous?

L’annonce par le ministre de l’Immigration du Canada d’un nouveau programme pour 2024-2026, visant à améliorer le système d’immigration actuel, est une démarche stratégique et bienvenue, surtout dans le contexte post-pandémique mondial. Ce programme semble aborder plusieurs aspects critiques de l’immigration, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur l’économie canadienne et la société dans son ensemble.

Premièrement, l’accent mis sur le Programme des étudiants étrangers est essentiel. Les étudiants internationaux apportent une contribution significative à l’économie canadienne, non seulement par les frais de scolarité qu’ils paient, qui sont souvent plus élevés que ceux des étudiants locaux, mais aussi par leur intégration dans la main-d’œuvre canadienne après l’obtention de leur diplôme. En facilitant leur accès à l’éducation et en améliorant leur expérience, le Canada peut attirer plus de talents mondiaux, qui sont cruciaux pour l’innovation et la croissance économique.

L’intégration de la planification du logement, des soins de santé, des infrastructures et d’autres services importants dans la stratégie d’immigration reconnaît l’importance de l’expérience d’immigration dans son ensemble. Cela va au-delà de l’obtention d’un emploi et adresse des aspects vitaux de la vie quotidienne qui peuvent être des obstacles majeurs à l’intégration réussie des immigrants. Ces mesures pourraient améliorer considérablement la qualité de vie des nouveaux arrivants et faciliter leur transition dans la société canadienne, augmentant ainsi leur contribution au pays.

L’alignement plus efficace des programmes et des parcours d’immigration sur les besoins en travailleurs est particulièrement pertinent dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs clés au Canada. En s’assurant que les politiques d’immigration correspondent aux besoins du marché du travail, le Canada peut mieux répondre à ces lacunes, soutenant ainsi la croissance économique et la compétitivité internationale.

En conclusion, ce nouveau programme d’immigration semble être une approche holistique et réfléchie pour relever les défis actuels et futurs du système d’immigration canadien. En se concentrant sur les étudiants étrangers, l’intégration des services et l’alignement avec le marché du travail, le Canada peut renforcer sa position en tant que destination de choix pour les immigrants, tout en maximisant leur contribution positive à la société et à l’économie.

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