Considéré comme le deuxième plus vaste continent au monde, et regroupant plus d’une cinquantaine d’États, l’Afrique est un continent à fort potentiel socio-économique, au centre d’un intérêt croissant par plusieurs nations et entités commerçantes en quête d’influence comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis ou l’Union Européenne. Le Québec et le Canada ne sont pas en reste.
Au cours des cinq dernières années, les gouvernements du Canada et du Québec ont affiché une volonté inébranlable de coopérer avec ce continent, mais surtout de renforcer les liens socioéconomiques avec ses États membres. La mise en place de la Stratégie territoriale pour l’Afrique par le gouvernement du Québec en décembre 2021, de même que la conclusion du premier dialogue de haut niveau entre le gouvernement du Canada et la commission de l’Union Africaine en octobre dernier, témoignent de cette volonté.
Toutefois, commercer, exporter ou investir en Afrique, reste un défi majeur pour les entreprises canadiennes, et en particulier celles du Québec, pour lesquelles l’Afrique représente un marché lointain et peu lucratif.
Pourquoi s’intéresser au marché africain?
Avec plus de 60% des terres arables du monde, un tiers des réserves minérales mondiales, et une population de plus 1,4 milliard d’habitants, dont 60% à moins de 25 ans, l’Afrique est l’un des continents les mieux dotés à la fois en ressources naturelles, minières et de main-d’œuvre. Malgré la pandémie, ce continent comptait en 2020, cinq des dix économies les plus dynamiques au monde en termes de croissance économique :
- Rwanda +7,9 %
- Côte d’Ivoire +7,1 %
- Bénin +6,4 %
- Éthiopie +6,0 %
- Tanzanie +5,6 %
Alors qu’en 2015, les dépenses annuelles des consommateurs et entreprises africaines étaient chiffrées à 4000 milliards US$, une hausse de 65% de ces dépenses est prévue pour 2030. En effet, la forte croissance démographique du continent cumulée à celle de sa classe moyenne feront passer les dépenses annuelles des consommateurs et des entreprises du continent à 6600 milliards US$ dans les sept prochaines années.
En outre, plus de 400 entreprises présentes sur le continent affichent un revenu annuel de plus de 1 milliard US$.
Avec la consolidation effective de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), dont l’accord est en vigueur depuis le 1er janvier 2021, le continent africain est sur le point de devenir la plus grande zone de libre-échange du monde. Une opportunité pour les partenaires commerciaux du continent, qui verront leurs produits librement circuler de Dakar à Mogadiscio ou du Cap au Caire.
Toutefois, en dépit de ces avantages, il reste quelques défis et le continent africain n’offre pas les mêmes opportunités d’affaires à toutes les entreprises et pour tous les domaines ou secteurs d’activités.
L’émergence de nouvelles opportunités d’affaires dans un continent en pleine expansion
Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique offre d’énormes opportunités d’affaires aux entreprises évoluant dans ces différents domaines d’activités :
- Infrastructures
- Agriculture et agroalimentaire
- Fabrication industrielle,
- Soins de santé
- Énergie et mines
- Nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC)
- Éducation
- Produits de consommation
En effet, assurer la sécurité alimentaire du continent, vulgariser et libéraliser les technologies et moyens de communication, ou encore améliorer les infrastructures pour une meilleure circulation à travers le continent, sont autant d’enjeux africains qui favorisent l’existence de ces opportunités.
Depuis plus de vingt années, la demande des pays africains en produits agricoles et en aliments transformés n’a cessé de croître, en raison de l’explosion démographique du continent. Malgré sa dotation importante en terre arable, les pays africains ne cessent de compter sur les importations pour combler le déficit d’approvisionnement alimentaire et satisfaire la demande locale. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), les importations alimentaires du continent devront atteindre 110 milliards US$ d’ici 2025.
Pour certaines denrées alimentaires comme le blé, la consommation africaine dépend presque exclusivement des importations. En Afrique du Nord par exemple, environ 30 millions de tonnes de blé sont importés chaque année. Considéré comme le deuxième plus grand exportateur de blé au monde, le Canada fourni déjà des pays comme le Nigéria avec 700 000 tonnes entre juillet 2020 et juin 2021.
Mais avec le conflit ukrainien, certains pays africains, notamment d’Afrique francophone comme l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, qui importaient cette denrée de la Russie et de l’Ukraine, se tournent désormais vers le Canada pour leurs approvisionnements. De quoi réjouir les entreprises canadiennes, mais surtout québécoises, productrices et exportatrices de blé et d’aliments dérivés (pâtes, semoule, couscous, etc.).
Outre le blé, d’autres denrées alimentaires produites au Québec comme le soja, le maïs, ou le canola, font aussi l’objet d’une demande importante et d’exportation vers ce marché en ébullition.
Bien que le Québec tire tout de même son épingle du jeu dans cette forte demande de denrées agricoles, il reste encore beaucoup à faire en termes d’industrialisation, de robotisation et de gestion des données. Les organisations, telles que Commerce international Québec, le réseau regroupant les ORPEX, et NGen, qui dirige la Grappe d’innovation mondiale en fabrication de pointe du Canada, jouent alors un rôle clé dans l’accompagnement de ces entreprises québécoises.
Source : Excellence industrielle (excellence-industrielle.ca) le 18 octobre 2023
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